aNaRkiSs

Petit dico subversif et autres mignonneries


petit dico subversif et autres mignonneries

ADMINISTRATION

* L’Administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent dans l’escalier ceux qui partent en avance.
Clemenceau (attribué aussi à Courteline)

AMOUR

* Il n’y a que celui qui aime qui possède la vie. L’amour est la vie même. Non point une vie déraisonnable, douloureuse, périssable, mais une vie heureuse, éternelle.
Tolstoï.

* On dit qu’un homme a du goût parce qu’il a le goût des autres.
Oberlé.

* La liberté d’aimer n’est pas moins sacrée que la liberté de penser.
V. Hugo.

* Ce qu’on appelle aujourd’hui l’adultère est identique à ce qu’on appelait autrefois hérésie.
V. Hugo.

* C’est une preuve de leur amour des enfants que donnent la plupart des hommes qui s’abstiennent d’en appeler aucun à la vie.
M. Devaldès.

* Aimer, c’est vouloir l’autre en tant qu’autre, c’est vouloir, non pas qu’il nous ressemble, mais qu’il trouve son visage propre, dont il n’existe aucune image, sa vie propre et libre que rien ni personne ne dominera, hormis une vocation unique au monde. L’éducation n’est qu’un vain mot si elle n’est oeuvre d’amour.
J. Chevalier.

ANARCHIE

* Anarchie : système social qui préconise la liberté complète des hommes sans aucune contrainte gouvernementale.
Finster.

* Le seul but qui vaille un effort : l’anarchie.
E. Malatesta.

* “Mêle-toi de ce qui te regarde” : seul critère morale de l’anarchisme.
B. R. Tucker.

* Fais ce que veux et dans une société sans gouvernement. Chacun voudra ce qu’il verra.
E. Malatesta.

* La plus haute perfection de la société se trouve dans l’union de l’ordre et de l’anarchie.
P. J. Proudhon.

* La constance d’une philosophie anarchiste a pour elle la durée et, par suite, une efficacité dans le temps. Elle confère dans le présent, la satisfaction de construire sa personnalité et de se sentir exister par soi, pour soi, avec l’Autre, qui nous est fraternel.
C. A. Bontemps.

* Pour que l’anarchisme soit riche de vitalité forte, pour qu’il s’épanouisse et s’affirme; il faut qu’il déborde au-dessus des barrières du parti-pris et de la religiosité, comme un torrent que rien ne retient dans sa course vers la plaine.
A. Lorulot.

* Toute autorité se base sur la violence, et qui dit violence dit injustice. Il n’y a de justice qu’en la liberté, absence de toute violence et de toute contrainte. La liberté repose sur l’égalité des conditions de la vie pour tous les hommes. Dresser sur cette base de l’égalité un homme libre, indépendant, maître de lui-même, ne demandant à la société que le respect de sa liberté, ne reconnaissant d’autre loi que la loi qu’il se fait de respecter la liberté d’autrui : voilà l’idéal de l’anarchie.
J. H. Mackay.

ANIMAUX

* Souvent les bêtes montrent à vivre aux hommes.
(Non signé)

* Le chien, c’est la vertu qui, ne pouvant se faire homme, s’est faite bête.
Victor Hugo.

* Nous avons à apprendre des bêtes et des plantes ce que nous avons désappris de nous-mêmes en marchandant notre génie.
R. Vaneigem.

* Les animaux que je n’ai pas mangé suivront mon enterrement.
(Non signé)

* Tant qu’il y aura des abattoitrs, il y a aura des champs de batailles.
(Tolstoï)

* Nous avons tellement réduit en esclavage le reste de la création animale, nous avons tellement maltraité nos lointains cousins à poils et à plumes, qu’il est tout à fait certain que s’ils devaient jamais formuler une religion, ils donneraient au DIable les traits d’un être humain.
W. R. Inge.

* Je me sers d’animaux pour instruire les hommes.
J. de la Fontaine.

* Si le rat pesait vingt kilos de plus, il serait le maître du monde.
A. Einstein.

* Les animaux ne sont pas nos frères, ce ne sont pas des inférieurs; ce sont d’autres nations, pris tout comme nous dans le filet de la vie et du temps.
H. Beston.

* Je maintiens que rien ne justifie, sauf le désir égoïste de préserver les privilèges du groupe exploiteur, de refuser d’étendre le principe fondamental d’égalité de considération aux membres des autres espèces.
P. Singer.

ANTIMILITARISME

* L’armée est une école de bouchers, le clergé une école de bourreaux.
L. Tailhade.

En cas de guerre, je refuserais tout service militaire, direct ou indirect, et je m’efforcerais de persuader mes amis d’en faire autant, sans tenir compte des droits et des torts quant à l’origine du conflit.
A. Einstein.

* Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes. La preuve !... Les manifestations de nécrophages sur la tombe du soldat inconnu.
R. Deware.

* Le refus du service militaire est une assurance contre la mort. Cette assurance sera viable dès qu’il y aura assez d’assurés.
L. Campion.

* La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires.
G. Clemenceau.

* Il suffit d’ajouter “militaire” à un mot pour lui faire perdre toute sa signification. Ainsi, la justice militaire n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique.
G. Clemenceau.

* La seule raison pour laquelle un jeune de dix-huit ans est obligé de faire la guerre est qu’un grand nombre d’adultes ont créé des problèmes qu’ils ne savent pas résoudre.
(Non signé)

* Lapidez des drapeaux militaires et vous serez emprisonnés, lapidez des hommes à la guerre et vous serez décorés !
A. Chantraine.

* Que me font vos héros, leurs guerres, leurs victoires ? En quoi me rendent-ils plus heureux, plus conscient et plus libre ? Toujours leur gloire est d’avoir ramassé la plèbe en troupeau, de l’avoir jetée sur les foules adverses, d’avoir tué, écrasé, conquis, volé, d’avoir inauguré des servitudes nouvelles et forgé d’infrangibles chaînes.
H. Bauer.

* Les militaires professionnels ne sont pas tenus de raisonner. Leur métier même leur fait un crime de l’exercice de cette faculté naturelle.
G. Clemenceau.

* Une seule solution s’offre à nous devant l’imbécillité criminelle des Etats et des gouvernements : refuser dès aujourd’hui de préparer la guerre, de porter l’uniforme, quel qu’il soit...
J. V. Lierde.

* La guerre est un crime contre l’humanité. C’est pourquoi je suis résolu à n’aider à aucune espèce de guerre et à lutter pour l’abolition de toutes les causes de la guerre.
L. Lecoin.

* On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d’hommes on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.
J. Rostand.

* Vous dites “des foudres de guerre” ? Qu’ils aillent se faire foudre !
R. Bacri.

* Polémologie = étude scientifique et sociologique de la guerre. Et victimologie ?
R. Bacri.

* Toutes les civilisations ont péri à cause des guerres. La cause principale de la guerre moderne c’est la division de l’humanité en nations. Les hommes, le gouvernement, les diplomates, militaires, financiers, politiciens, tous les parasites qui vivent sur le dos des peuples, avec l’aide des historiens, hommes de lettres, journalistes qui substituent la vie des réalités par la vie des mots. Tous cas parasites, pour conserver leur pouvoir, ont inventé une nouvelle idole, devant la quelle les peuples s’inclinent docilement. Cette idole est la fiction des intérêts généraux.
E. Relgis.

* Les hommes de guerre sont les fléaux du monde... Entrer dans un pays, égorger l’homme qui défend sa maison parce qu’il est vêtu d’une blouse et n’a pas de képi sur la tête, brûler des habitations... casser les meubles, en voler d’autres... violer les femmes trouver dans les rues, brûler des millions de francs en poudre, et laisser derrière soi la misère et le choléra. Qu’ont-ils donc fait pour prouver même un peu d’intelligence les hommes de guerre ? Des canons et des fusils. Voilà tout. Et bien, oui, puisque les gouvernements prennent ainsi le droit de mort sur les peuples, il n’y a rien d’étonnant à ce que les peuples prennent parfois le droit de mort sur les gouvernements. Ils se défendent, ils ont raison. Personne n’a le droit absolu de gouverner les autres... Pourquoi ne jugerait-on pas les gouvernements après chaque guerre déclarée ? Et les peuples comprendraient cela, s’ils faisaient justice eux-mêmes des pouvoirs meurtriers, s’ils refusaient de se laisser tuer sans raison, s’ils se servaient de leurs armes contre ceux qui les leur ont données pour massacrer, ce jour-là, la guerre serait morte...
G. de Maupassant.

APPARENCE/ERREUR DE JUGEMENT
* Les faibles veulent parfois qu’on les croit
 méchants; mais les méchants veulent passer pour bons.
Vauvenargues.

ARGENT/CAPITAL

* Ce n’est pas l’oisiveté qui est la mère de tous les vices, comme vous le dites, vous autres... c’est l’âpreté du gain, c’est l’amour de l’argent. Car chez vous l’argent est à la base de toutes les joies, tous les plaisirs, toutes les jouissances. Aussi, pour avoir de l’argent, feriez-vous n’importe quoi... et cet argent, vous le voulez vite. Et la soif d’avoir cet argent vite, voilà qui pourrit votre société...
E. de Bisschohp.

* Le capital est du travail volé.
A. Blanqui.

* L’argent n’est que la fausse-monnaie du bonheur.
E; et J. de Goncourt.

* Tous les partis de gauche gèreront l’économie exactement comme les partis de droite. Tout simplement parce que la droite et la gauche sont soumises à l’argent-profit et que les uns et les autres n’ont pas encore pris conscience des véritables solutions à apporter à l’humanité. Si l’on pense à l’argent-profit, on ne peut pas penser au bien des populations. C’est la triste réalité qui freine l’évolution du vrai progrès. Pour gérer une saine économie, il faut supprimer la monnaie-profit au “profit” de la monnaie distributive. Il faut dissocier la durée du travail du revenu du travailleur. Sans cette base, rien n’est possible.
A. Chantraine.

* Un monde d’argent est un monde sans justice. Et sans justice, il ne peut y avoir de paix.
A. Chantraine.

* Celui qui spécule en vue d’un gain sordide le fait en effet pour l’amour de soi (puisqu’il n’est, en somme, rien qu’on ne fasse pour l’amour de soi, y compris tout ce que l’on prétend faire à la plus grande gloire de Dieu) mais ce soi-même pour lequel il recherche le gain est l’esclave du gain, il ne s’élève pas au-dessus du gain; il appartient au gain, au sac d’argent, et ne s’appartient pas, il n’est pas son maître.
M. Stirner.

* Le Capital mourrait si, tous les matins, on ne graissait pas les rouages de ses machines avec de l’huile d’homme.
J. Vallès.

ATHEISME

* Je suis athée. Je pense que si les Arabes sont bien abrutis avec leur Coran, ils ne le sont pas plus que nous avec notre mélasse judéo-chrétienne et notre Bible.
C. Autant-Lara.

* Une société d’athées inventerait aussi une religion.
H. de Balzac.

AUTORITE

* Le principe d’Autorité : voilà le Mal. Le principe de Liberté : voilà le remède.
S. Faure.

* Qu’on ne me parle pas des désordres que l’autorité empêche; je répondrais par ceux qu’elle cause. Qu’on ne me parle pas des maux contre quoi elle nous protège; je répondrais par ceux qu’elle nous inflige.
H. Ryner.

AVARICE

* Un avare est un imbécile qui se laisse mourir pour garder de quoi vivre.
C. Narrey.

* Un avare se nourrirait des excréments  d’autrui pour préserver les siens.
(Non signé)

* L’avare manque aussi bien de ce qu’il a que de ce qu’il n’a pas.
(Non signé)

AVIDITE

* Qui plus a, plus convoite.
(Non signé)

BONHEUR
* Le bonheur pour moi, c’est de ne commander à personne et de n’être pas commandé.
Oberlé.

* Si nous n’avons pu encore procurer le bonheur aux hommes, pourquoi tant souhaiter d’en voir augmenter le nombre ? Est-ce pour faire de nouveaux malheureux?
Voltaire.

* Il n’est pas nécessaire de vivre mais il l’est d’être heureux.
J. Renard.

* Pour être heureux avec les êtres, il ne faut leur demander que ce qu’ils peuvent donner.
T. Bernard.

* Ce qui compte, ce n’est pas le bonheur de tout le monde, mais le bonheur de chacun.
A. Artaud.

* La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux.
Voltaire.

* Il en est du bonheur comme des montres. Les moins compliquées sont celles qui dérangent le moins.
Chamfort.

* Le plus grand secret du bonheur, c’est d’être bien avec soi.
Fontenelle.

* Tant d’hommes qu’on croit heureux parce qu’on ne les voit que passer...
A. de Custine.

* Le vrai bonheur serait de se souvenir du présent.
J. Renard.

* ... Sacrilèges que nous sommes, nous tuons le “Présent”, nous le piétinons à longueur de journées, drogués par notre agitation infernale, et nous nous lamentons sur les paradis perdus... Alors qu’ils sont toujours là, à portée de nos mains, si nous voulions enlever les oeillères qui nous aveuglent, car nous sommes dans la perpétuelle inquiétude des lendemains, obnubilés par nos désirs trop souvent inconsidérés, déraisonnables, et, par suite, toujours insatisfaits. Mettons donc en pratique ces enseignements d’un autre sage : “... Seuls les oeuvres du présent donnent sa forme à l’avenir; vivons donc sincèrement dans le présent et l’avenir correspondra nécessairement au présent, car c’est la conscience de la perfection présente qui produit la conscience de l’avenir parfait...”
G. Deschamps.

CALOMNIE

* La calomnie est un bête qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu’on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais.
Chamfort.

* Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage.
S. Guitry.

* L’odeur d’un coquillage putréfié suffit pour accuser toute la mer.
J. Renard.

CHARITE

* La charité, c’est la pourriture chrétienne qui maintient l’injuste. Il y aura toujours des pauvres parmi vous, a dit le vagabond de Galilée, et sa divinité a ainsi légitimé le mal. Toute la tyrannie des puissants repose sur cet axiome; de lui dérive leur passive cruauté et leur bienfaisance. Entretenir le pauvre devient l’unique devoir du riche; organiser la charité, réglementer l’aumône, voilà tout l’effort social du monde chrétien, et cet effort reconnaît la nécessité de la misère, il la perpétue en feignant d’y remédier, il dispense enfin de la justice. Ah! meurts-de-faim, misérables, comme on vous a dupés. On a glorifié votre pauvreté, on vous a montré qu’elle était la plus belle des couronnes, on vous a dit que vous devriez être sans pain comme votre dieu et vous en réjouir, on vous a peint le bonheur de Lazare qui se contentait des miettes et vous avez cru tout cela, vous vous êtes résignés, et vous serez libérés le jour seulement ou arrachant les images du crucifié menteur, vous lui cracherez au visage vos séculaires souffrances en déchirant son évangile d’esclaves.
B. Lazare.

* La charité n’est jamais perdue, pour ceux qui la font.
J. P. Toulet.

* La charité est la cynique entremetteuse qui corrompt le pauvre, avilit sa dignité et l’accoutume à supporter en patience son unique et misérable sort.
P. Lafargue.

* Ce n’est pas leur charité, c’est l’impuissance de cette charité qui retient les chrétiens d’aujourd’hui de nous brûler vifs.
F. Nietzsche.

CIVILISATION

* La civilisation, dans sa furie inconsciente de luxe et de jouissance, est une bête monstrueuse qui se dévore elle-même.
R. Offner.

* Croyez-vous, en vous civilisant, avoir fait un grand pas vers la perfection ? Qu’avez-vous donc gagné ? De substituer dans l’ordre général de la société des lois faites aux lois naturelles; dans les mœurs, l’hypocrisie à la vertu; dans les plaisirs, l’illusion à la réalité; dans la politesse, les manières aux sentiments et partout, l’artifice à la vérité. J’ose le dire, les peuples éclairés n’ont d’autre supériorité que d’avoir perfectionné l’art de feindre let le secret d’attacher un masque sur tous les visages... Si la vérité venait parmi eux, elle s’en retournerait bien vite, ils la prendrait pour l’erreur...
Euclide.

* Nous ne passons les peuples qu’on nomme barbares ni en courage, ni en humanité, ni en santé, ni en plaisir; et, n’étant ainsi ni plus vertueux, ni plus heureux, nous ne laissons pas de nous croire bien plus sages. L’énorme différence que nous remarquons entre les sauvages et nous ne consiste que ce que nous sommes un peu moins ignorants.
Vauvenargues.

* Ce que les hommes appellent civilisation, c’est l’état actuel des mœurs et ce qu’ils appellent barbarie, ce sont les états antérieurs. Les mœurs présentes, on les appellera barbares quand elles seront des mœurs passées.
A. France.

CONVERSATION/CAUSERIE

* L’esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu’à en faire trouver aux autres. Celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit l’est de vous parfaitement.
La Bruyère.

* L’un cherche un accoucheur pour ses pensées, l’autre quelqu’un qu’il puisse accoucher de ses pensées; ainsi naît un dialogue.
F. Nietzsche.

* Pour juger combien nous importunons en parlant de nous, il faut songer combien les autres nous importunent quand ils parlent d’eux.
Mme de Sévigné.

* La conversation est un jeu de sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. Je ne ris pas de la plaisanterie que vous faites, mais de celle que je vais faire.
J. Renard.

* Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur.
Montesquieu.

* On place ses éloges comme on place de l’argent, pour qu’ils nous soient rendus avec intérêts.
J. Renard.

CULTURE/ENSEIGNEMENT

* Au diable la culture générale dont on bourre le crâne et vive la culture que l’on acquiert individuellement par plaisir. Celle-ci est la vraie et demeure.
M. Laguerre.

* La connaissance ne s’obtient que par l’expérience intuitive.
R. Toussenot.

* Est-il nécessaire de faire des études de droit pendant des années pour arriver à comprendre que la guerre est un crime qui ne peut être justifié par aucun article de loi ni par aucun prétexte civique ou religieux.
Gabriel.

* Il n’y a pas d’homme cultivé, il n’y a que des hommes qui se cultivent.
M. Foch.

DEMOCRATIE

* Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de la bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli.
G. Flaubert.

* La démocratie est le nom que nous donnons au peuple toutes les fois que nous avons besoin de lui.
R. de Flers.

* La démocratie, telle que la conçoivent les politiciens, est une forme de gouvernement, c’est-à-dire une méthode pour faire agir le peuple selon les désirs de ses chefs en lui laissant l’impression qu’il le fait selon les sien s propres.
B. Russel.

* La démocratie ne garantit pas le droit de l’humanité en général, elle n’est qu’un pas vers la vie meilleure... Le dernier stade est l’émancipation réelle de l’humanité par la souveraineté de l’individu. C’est le but d’un certain socialisme ou, pour mieux dire, de cette forme de socialisme que le mot association exprimer plus exactement. L’idée socialistes ou “associationniste” dans la société humaine, n’est ni la monarchie (ou souveraineté d’un homme), ni l’aristocratie (souveraineté d’une classe privilégiée), ni la démocratie (souveraineté d’une majorité éventuelle), mais l’humaine et intégrale souveraineté de l’individu.
S. P. Andrews.

* La démocratie électorale ressemble beaucoup au monde de la bourse; dans un cas comme dans l’autre, il faut opérer sur la naïveté des masses, acheter le concours de la grande presse et aider le hasard par une infinité de ruses; il n’y a pas de grande différence entre un financier qui introduit sur le marché des affaires retentissantes qui sombreront dans quelques années et le politicien qui promet à ses concitoyens une fidélité de réformes qu’il ne sait comment faire aboutir et qui se traduisent par un amoncellement de papiers parlementaires.
G. Sorel.

DEVOIR
* Le devoir, l’honneur ! Des mots à qui l’on fait dire ce qu’on veut, comme aux perroquets.
A. Capus.

* Avec le mot devoir, on fait danser le citoyen comme un ours avec une musette.
R. de Gourmont.

* Le devoir, c’est ce qu’on exige des autres.
A. Dumas.

* J’ai un devoir, celui de n’en avoir aucun.
(Non signé)

* Le devoir c’est l’état de soumission du citoyen.
(Non signé)

DIGNITE

* Il y a tant de gens dont la joie est immonde et l’idéal si borné, que nous devons bénir notre malheur, s’il nous fait plus digne.
G. Flaubert.

* Ne demande jamais ! A quoi bon gémir ! Prends, je t’en prie, prends toujours !
F. Nietzsche.

* Ne t’attends qu’à toi seul.
J. de la Fontaine.

* Sois sauvage, sois toi-même, ne sois pas comme l’herbe qu’on cultive et le bétail qui broute.
Finster.

* Le premier devoir est de se rendre maître de soi-même; ceux qui tuent, comme ceux qui se tuent sont des débiles; ceux qui ont quelque vigueur s’éloignent, souffrent, méditent et vivent.
R. de Gourmont.

* Je préfère être détesté pour ce que je suis plutôt que d’être aimé pour ce que je  ne suis pas.
G. Simenon.

* Agir envers les autres comme nous voudrions que l’on agît  envers nous-mêmes, c’est ce qu’on peut appeler la doctrine de l’humanité et il n’y a rien au-delà.
Confucius.

* écouter est une politesse qu’un homme d’esprit fait souvent à un sot mais que celui-ci ne lui rend jamais.
P. A. Decourcelle.

* Ayez choix propres, ne vivez pas toujours d’après les autres. Presque tous les hommes dans le monde aiment ce qu’ils voient les autres aimer, louent ce qu’ils entendent louer, et si vous leur demandez en quoi consiste le bon de ce qu’ils célèbrent ils ne savent répondre; donc ils vivent et se guident par les autres. Ayez donc votre propre jugement.
B. G.

* Ne te fais ni le tyran ni l’esclave d’aucun homme au monde.
M. Aurèle.

* Si tu ne marches pas au pas des vulgaires, si tu restes à part de l’ordure sociale, si tu es en dehors des imbéciles : libéralisme, philanthropes, ceux des bonnes mœurs, etc., tu seras méprisé, haï, exécré; car la populace comme les dirigeants et toute la canaille privilégiée n’ont qu’un sentiment : éliminer, assassiner quiconque ne fait pas comme eux, et par contre, dignes, portent le front au-dessus d’eux.
Finster.

* Celui-là seul est heureux et grand, qui n’a besoin ni d’obéir ni de commander pour être quelque chose.
Goethe.

DRAPEAU

* Le drapeau noir, c’est toujours un drapeau !
L. Ferré.

* Tous les drapeaux sont à brûler, le noir y compris.
D. D.

* Le drapeau est l’emblème du sang versé et à répandre, emblème que l’on promène comme ostentatoire avec rebondissement de grosse caisse, et que l’on présente comme une idole à l’adoration des foules ebêttées. L’adoration du drapeau est le fanatisme de l’uniforme et de la guerre.
G. de Givry.

* A ceux qui vous parlent du drapeau, montre les taches de boue et de sang qui maculent cette loque mensongère.
L. Tailhade.

EDUCATION

* Notre époque est l’âge du fragmentaire, du topique, de la distraction; l’âge de la banalité dans la confusion. C’est une période de propagande et de publicité. On ne prétend plus que le peuple soit capable de penser. On sait qu’il faut lui plaire pour le tenir sous pression. L’éducation, qui fut l’espoir de tous les démocrates depuis les premiers temps, n’a pas suffi à produire une race de victimes; elle a permis aux propriétaires des moyens de communication avec les masses et aux propagandistes de vendre leur marchandise. Elle n’a pas enseigné à l’acheteur le moyen de différencier la camelote de l’article authentique. Et il est certain qu’elle ne l’a pas mis en état de soutenir une quelconque conversation intelligente avec ses voisins.
R. G. Hutchinson.

EGALITE

* L’égalité consiste pour tous les hommes dans l’égal développement de leurs facultés inégales.
Louis Blanc.

* C’est toujours par là que commencent les partisans de l’égalité : ils établissent les catégories et se mettent dans la première.
J. B. de Perthes.

* L’égalité entre les hommes est une règle qui ne compte que des exceptions.
E. Jaubert.

* Les philosophes fondent souvent l’égalité sur des rapports anatomiques; ils concluent de ce que les nerfs, les muscles et la configuration extérieure sont les mêmes, que deux citoyens doivent être égaux; mais égal ne signifie pas semblable; le croire est une erreur funeste.
Rivarol.
EGOïSME
L’égoïsme est humain, inexpugnable, perfectible, il est le Moi, l’Indestructible moi, l’être sensible. Qu’importe qu’il soit bafoué par le nombre : l’altruisme n’est que son ombre.
Ducauroy.

* J’ai une foi illimitée en ce qu’on appelle l’égoïsme de l’homme. Je ne connais pas d’autre fondation sur laquelle on pourrait bâtir. Lorsque nous aurons cessé de nous quereller à propos de cet indestructible instinct de soi-conservation et que nous aurons appris à l’utiliser comme l’une des plus grandes forces de la nature à notre disposition, nous découvrirons ses effets bienfaisants pour le genre humain tout entier, ainsi “la pierre qui a été rejetée par tous les constructeurs deviendra la principale pierre angulaire.”
E. D. Linton.

* L’important, c’est de savoir qu’une société naturelle n’est possible qu’entre individus, entre uniques, entre hommes assez égoïstes pour que nul ne se sacrifie, assez peu égoïstes pour que nul ne demande aux autres de se sacrifier.
H. Ryner.

* L’égoïste n’est hostile à aucune idée, tant que celle-ci ne prétend pas le dominer; l’égoïsme n’est pas le contraire de l’amour, ni le contraire de la pensée; il n’est pas l’ennemi d’un doux amour, ni l’ennemi du dévouement et du sacrifice, ni l’ennemi de la cordialité la plus intime; il n’est pas non plus l’ennemi de la critique ni celui du socialisme. Bref, il n’est pas l’ennemi de celui qui offre un réel intérêt, de ce qui intéresse réellement; il n’exclut aucune sorte d’intérêt. Il est dirigé uniquement contre le manque d’intérêt personnel en ce qu’on fait, contre ce qui est inintéressant; non pas contre l’amour, mais contre l’amour sacro-saint; non pas contre la pensée, mais contre la pensée sacro-sainte; non pas contre le socialisme, mais contre le socialisme sacro-saint...
M. Stirner.

EMPRISONNEMENT

* Pas un de vous ne souhaiterait l’emprisonnement même de son pire ennemi s’il se doutait de la profonde détresse qui accable l’homme en prison.
L. Lecoin.

* Dans un Etat d’esclaves, la prison est la seule demeure où un homme libre puisse séjourner avec honneur.
H. D. Thoreau.

ENFANT

* Tout enfant est un révolutionnaire. Par lui, les lois de la création se renouvellent et foulent aux pieds tout ce que l’homme mûr a édifié contre elle : morale, préjugés, calculs, intérêts mesquins. L’enfant est le commencement et la fin du monde, lui seul comprend la vie, parce qu’il s’y conforme et je ne croirai à un meilleur avenir que le jour où la révolution sera faite sous le signe de l’enfance. Sorti de l’enfance, l’homme devient un monstre, il renie la vie en se dédoublant hypocritement.
P. Istrati.

ENNUI

* Il n’y a rien à faire tant qu’on aime s’ennuyer.
D. D.

* Pour avoir une idée de l’ennui, il faut regarder les fauves dans leurs cages.
J. Renard.

* L’ennui est entré dans le monde par paresse.
La Bruyère.

* Nous pardonnons souvent à ceux qui nous ennuient, mais nous ne pouvons pardonner à ceux que nous ennuyons.
La Rochefoucauld.

ETAT

* L’Etat s’est donné pour but de “préparer l’esprit et le cœur des jeunes, pour qu’ils deviennent ou tyrans incapables ou esclaves dociles, selon la classe à laquelle ils appartiennent..
E. Malatesta.

* On incarcère ceux qui volent avec une fausse clef. On obéit et on respecte ceux qui volent avec un décret. Quand disparaîtront les bandits qui légifèrent, les bandits qui coupent les bourses auront aussi disparu.
G. Darien.

* Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent.
P. J. Proudhon.

* L’Etat est une ridicule église où se disent des “messes à la raison collective”, il est par excellence une association de malfaiteurs.
(Non signé)

* L’idée de l’Etat est une idole exigeante, jalouse et redoutable. Ses grands prêtres de 1793, les Robespierre et les Saint-Just, se crurent les exécuteurs d’un mandat métaphysique et moral au service duquel ils déployèrent un zèle terrible. Leur exemple vérifie le mot de Stirner : “La foi morale est aussi fanatique que la foi religieuse.” L’esprit prêtre étatiste est naturellement enclin à la cruauté. Il se satisfait, quand les circonstances l’y portent, par une violence froide, théorique, implacable.
G. Palante.

* La seule protection dont on besoin les honnêtes gens est d^être protégés de cette vaste association pour la création de l’escroquerie qu’un euphémisme à la mode dénomme l’Etat.
B. R. Tucker.

* On n’affirme pas l’absolutisme de l’Etat sans créer un despote.
P. J. Proudhon.

* Où cesse l’Etat, là seulement commence l’homme qui point n’est superflu, là seul commence le chant du nécessaire, l’unique, l’irremplaçable mélodie. Où cesse l’Etat, là seulement jetez donc vos regards, mes frères.
F. Nietzsche.

* Il faut abolir l’Etat. Cette révolution aura mon approbation. Combattre l’idée d’Etat, représenter l’initiative individuelle et ce qui s’y rattache dans l’ordre psychique comme la condition essentielle de toute association, c’est le commencement d’une liberté qui vaut cher. En changeant les formes du gouvernement on n’obtient que des différences de degré, un peu plus ou un peu moins; rien qui vaille... Il importe de ne pas s’en laisser imposer par l’ancienneté de l’institution. L’Etat plonge ses racines dans le temps : il se dresse dans la durée limitée. De plus grandes choses tombent; toute religion sera renversée. Ni les notions de morale, ni les formes d’art n’ont devant soi une éternité. Au fond, que somme-nous tenus de conserver ?
H. Ibsen.

* On conçoit que l’Etat, représentation d’une caste, cherche à consolider son pouvoir par un enseignement politique, philosophique et religieux dont il soir l’inspirateur et le surveillant. L’Etat n’aura naturellement plus de profit à gouverner les intellectuels qu’à les laisser libres. La liberté étant la négation de l’Etat, c’est pourquoi chaque réforme politique introduit dans l’Enseignement l’esprit qui lui prêtera le meilleur concours. La mainmise de l’Etat sur l’Enseignement n’est qu’un moyen de contrainte, d’asservissement, une garantie de sécurité que la centralisation favorise en “dressant” le personnel administratif  à  recevoir des ordres et à propager les doctrines de tout parti politique triomphant.
F. Pelloutier.

* Celui qui n’a jamais été en prison ne c’est pas ce que c’est que l’Etat.
Tolstoï.

* L’Etat, je le connais; il a une longue histoire, tout de meurtre et de sang. Tous les crimes qui se sont accomplis dans le monde, les massacres, les guerres, les manquements à la foi jurée, les bûchers, les supplices, les tortures, tout a été justifié par l’intérêt de l’Etat, par la raison d’Etat... L’Etat est de sa nature, implacable, il n’a pas d’entrailles, il est sourd aux cris de la pitié; on n’émeut pas l’Etat, on ne peut l’apitoyer. Ce monstre Etat est tout dégoûtant de sang humain, il est responsable de toutes les abominations dont a gémi et dont gémit encore l’humanité.
G. Clemenceau.

EXPLOITATION

* Ce que l’ouvrier arrache comme augmentation de salaire lui est raflé comme consommateur. Il lui est même raflé davantage, car si l’augmentation représente deux ou trois centimes par objet, le commerçant en bon comptable, l’augmente d’un sou.
J. Grave.

* L’ouvrier, presque toujours, gagne sa vie en vendant son “âme” fabriquant le poison destiné à le tuer, ou l’arme avec laquelle on assassinera son fils. Ce problème, et non celui du salaire, est plus grave.
Carlyle.

* L’ouvrier qui gagne sa vie en fabriquant des armes ou d’autres produits destinés à tuer, est complice de la mort de ses fils dans la guerre.
Finster.

* En demandant l’augmentation des salaires et non l’abolition, on confirme la nécessité du régime présent : l’exploitation de l’homme par l’homme.
F.

EXPLOITEUR

* Che Guevara : un aventurier, un lutteur qui s’est battu pour une cause nuisible aux travailleurs. Politicien, a lutté pour l’instauration de la Dictature stalinienne dans les Républiques d’Amérique du Sud.
Finster.

* Il y a que des exploiteurs et des exploités, et chaque exploités ne demande qu’à devenir exploiteur.
L. F. Céline.

FANATISME

* De toutes les infirmités humaines, le fanatisme est celle qui cause le plus de mal à la société.
Prescott.

* Le fanatisme est une peste qui reproduit de temps en temps des germes capables d’infester la terre.
Diderot.

FOLIE

* Il y a plus de fous que de sages, et dans le sage même, il y a plus de folie que de sagesse.
Chamfort.

* On construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n’y sont pas enfermé qu’ils ont encore la raison.
Montaigne.

* La folie est rare chez les individus; dans les groupes, les partis, les nations, elle est de règle à certaines époques.
F. Nietzsche.

* Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas fous de la folie commune.
Mme Rolland.

* Les fous ont tout perdu, sauf la raison.
(Non signé)

FONCTIONNAIRE

* Les fonctionnaires sont comme les livres d’une bibliothèque; les moins utiles sont les plus hauts placés.
P. Masson.

FOULE/MASSE

* La Foule ne pardonne pas d’être autrement qu’elle: bête et ignorante.
L. Tailhade.

* Chacun pris à part est passablement intelligent et raisonnable; ensemble, ne feront entre tous qu’un seul imbécile.
Schiller.

* Le moyen d’arriver à la tyrannie, c’est de gagner la confiance de la foule : le tyran commence toujours par être un démagogue. Ainsi firent Pisistrate à Athènes, Théagène à Mégare, Denys à Syracuse.
Aristote.

* La masse est lourde, grossière, dominée par la vue la plus superficielle de l’intérêt.
E. Renan.

* Les moutons s’attroupent, et les lions s’isolent.
Rivarol.

GOUVERNEMENT

* Le gouvernement de l’homme par l’homme, c’est la servitude.
P. J. Proudhon.

* Les peuples n’ont que les gouvernements qu’ils méritent.
E. Renan.

* Si un peuple a les seuls gouvernements qu’il mérite, quand mériterons-nous de n’en avoir pas ?
P. J. Toulet.

* L’art de gouverner n’a produit que des monstres.
Saint-Just.

* Aucun gouvernement ne peut subsister dans une nation, si les individus tout en s’abstenant d’une résistance tumultueuse, censure, au fond de leur cœur, et méprisent l’institution gouvernementale.
W. Godwin.

* Le capitalisme laisse tout faire; le communisme ne laisse rien faire; le socialisme se demande encore ce qu’il faut faire. Pendant ce temps, le système financier peut continuer à diviser et à conditionner les pauvres humains qui en sont toujours à ne savoir que faire.
A. Chantraine.

* Ma plus belle opération chirurgicale ? J’ai pris vingt trous du cul et j’en ai fait un ministère...
G. Clemenceau.

* Les hommes ont cherché durant des siècles à découvrir la science du gouvernement, et la voici : qu’ils apprennent à connaître les conséquences de leurs propres actions et qu’ils assoient leurs relations mutuelles sur une base de science telle que leurs conséquences désagréables soient assumées personnellement par celui qui a agi.
S. P. Andrews.

* L’art de gouverner est l’organisation de l’idolâtrie.
Bernard Shaw.

* De même que les religions, en exaltant un pouvoir divin, ont créé un pouvoir positivement abusif et ont retardé l’émancipation humaine, de même les systèmes politiques la retardent, en accoutumant les hommes à tout espérer des volontés qui lui sont extérieures, d’énergies supposées d’un ordre supérieur, de ceux enfin qui, par tradition ou par industrie, exercent la profession gouvernants.
F. Ferrer.

* La puissance immense de l’appareil gouvernemental contemporain est le résultat de l’énorme concentration des hommes sur certains points donnés, de la densité excessive de la population. La tyrannie, la dictature, la coercition politique, la contrainte sociale sont en rapport direct avec le plus ou moins d’esprit de masse ou de foule dont font montre ou qu’acceptent les hommes.
E. Armand.

* Représentez-vous en imagination, les nations qui ont brillé sur la terre, et profondément affligés, vous vous rendez compte que toute la terre a été et est encore la victime de ses gouvernements. Vous observerez de nombreux systèmes inventés pour manier les hommes, mais tous pour les opprimer. Et si l’accoutumance de voir le genre humain toujours conduit par de mauvais bergers ne diminuait l’horreur d’un si révoltant spectacle, nous tomberions en défaillance en voyant notre docile espèce humaine paître sur la superficie du globe, comme de vils troupeaux destinés à alimenter ses cruels conducteurs.
S. Bolivar.

HIERARCHIE

* La Hiérarchie est le principe des classes et des privilèges.
(Non signé)

* Au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul.
Montaigne.

HISTOIRE

* Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, qu’on enseigne  “ad usum Delphini” puis l’histoire secrète où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse.
H. d e Balzac.

* L’histoire est, dit-on, le bréviaire des rois; à la manière dont les rois gouvernent, on voit bien que leur bréviaire ne vaut rien.
Saint-Simon.

* L’histoire est écrite par les vainqueurs.
R. Brasillach.

* L’histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies.
A. de Tocqueville.

* Les historiens arrivent à tirer plusieurs volumes d’un personnage dont on ne sait pas grand chose. C’est une manière de contempler l’univers dans une bulle de savon.
P. Mérimée.

HOMME (au sens général du terme !)

* L’homme chez qui domine la sensibilité est indisciplinable.
R. de Gourmont.

* L’entassement des hommes comme celui des pommes engendre la pourriture.
O. Mirbeau.

* Les hommes sont toujours prêts à se battre pour des causes qu’ils croient généreuses, mais comme leurs appréciations sont généralement fondées sur ce que disent leurs dirigeants ou sur ce que publie une presse au service d’intérêts plus ou moins suspects, il en résulte qu’ils s’entretuent perpétuellement pour des mensonges.
L. D.

* Chaque homme est une humanité, une histoire universelle.
J. Michelet.

* Le fou excepté, tout homme est capable de raison et de volonté. Mais beaucoup n’écoutent que leurs passions et n’ont que des caprices. C’est parmi eux que se rencontrent ceux qui ont la prétention de commander.
H. Ryner.

* Un homme, un vrai, n’a besoin ni de gouvernements, ni de lois, ni de codes éthiques ou moraux, ni de bateaux de guerre, ni de police, ni de bombardiers puissants.
H. Miller.

* L’homme est un animal sociable qui déteste ses semblables.
E. Delacroix.

* La plupart des hommes d’aujourd’hui ne se sont-ils pas fait, une fois pour toutes, un petit code où ils ont consigné comme vérités fondamentales des opinions ramassées au petit bonheur, sans contrôle ni garantie ? La paresse de l’esprit humain est telle, si fortement ancré est ce besoin de se donner un guide et de se fier aveuglément au vaisseau qui le porte, que l’individu préfère ne jamais réviser les données de ce catéchisme... Si l’on considère que c’est dès ses débuts dans la vie, entre dix et trente ans, que l’homme confectionne la plupart de ses croyances, il est facile de se rendre compte de la pauvreté dont il devra se suffire durant toute sa vie.
R. Munsch.

HUMANITE

* L’humanité gagnera davantage à laisser chaque homme vivre comme bon lui semble qu’à le contraindre à vivre comme bon semble aux autres.
J. S. Mill.

* Rien, aucun “intérêt suprême de l’humanité”, aucune “cause sacrée” ne vaut que tu la serves et que tu t’en occupes pour l’amour d’elle; ne lui cherche d’autre valeur que dans ce qu’elle vaut pour toi.
M. Stirner.

* Périsse la patrie, et que l’humanité soit sauvée !
P. J. Proudhon.
* Nous sommes les enfants d’un monde dévasté, qui s’essaient à renaître dans un monde à créer. Apprendre à devenir humain est la seule radicalité.
R. Vaneigem.

IMBECILE/IMBECILLITE

* Ce qui entend le plus de bêtises dans le monde est peut-être un tableau de musée.
E. et J. de Goncourt.

* Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une subtilité de fin gourmet.
G. Courteline.

INDIVIDU

* Si l’individu s’intègre dans la masse, sa conscience de responsabilité disparaît
Finster..

ù Il pourrait me suffire de vivre pour quelques êtres, mais non pour l’humanité. Dans le groupe je ressens la pauvreté de l’humain; dans l’individu, ses ressources...
J. Rostand.

* De même que l’individu est toute la nature, de même il est toute l’espèce.
M. Stirner.

* L’individu,, c’est la retombée, la solidification de la personne.
M. Gitton.

* C’est toujours dans l’individu que l’humanité se retrouve, toujours dans la société que la barbarie se retrouve.
Alain.

* Chez tous les peuples, quels qu’ils soient, y compris chez les prétendus ennemis, tu trouveras de la bonté, de la beauté, de l’intelligence... Ne généralisons jamais. Jugeons et apprécions les individus, isolément, et sachons faire abstraction de leur race, de leur couleur, de leur sexe, de leur religion, des étiquettes qui leur ont été imposées. Renversons toutes les barrières et cherchons à voir clair, une fois pour toutes...
A. Lorulot.

* Un peuple ne peut être libre qu’aux dépens de l’individu, car sa liberté ne touche que lui et n’est pas l’affranchissement de l’individu; plus le peuple est libre, plus l’individu est lié. C’est à l’époque de la plus grande liberté que le peuple grec établit l’ostracisme, bannit les athées et fit boire la ciguë au plus probe de ses penseurs.
M. Stirner.

* Ce que tu es, sois-le pleinement, pas à demi.
Ibsen,

* Deviens ce que tu es.
F. Nietzsche.

* Le premier objet de l’individualisme anarchiste est l’éducation au bénéfice de l’individu, se manifestant pour celui-ci dans une manière particulière de sentir et de penser, d’agir et de réagir. Dans notre travail théorique, bâtissons donc l’individu avant la société, ou plutôt bâtissons l’individu au lieu de bâtir la société puisque aussi bien celle-ci ne sera jamais que le miroir de ses éléments. Et, pratiquement, vivons dès maintenant, dans le maximum possible, notre vie selon notre morale personnelle.
M. Devaldès.

* La société est faite pour l’individu et non l’individu pour la société. C’est l’individu qui souffre et non la collectivité; c’est lui qui est la pièce importante de la société. Sacrifier les individus au bien public me semble aussi absurde que si, dans un incendie, on sacrifiait les locataires d’une maison pour sauver la maison.
R. de Gourmont.

* Il reste à l’individu : l’amitié et l’ironie. L’amitié, parce qu’elle est principe d’affinités, de choix. Avec elle, on construit une micro-société dans laquelle les lois sont la prévenance, la délicatesse, l’attention. Contre la société grossière, vulgaire, brutale, lourde, épaisse, l’amitié permet de conjurer la solitude sur le terrain d’un contrat dont les termes sont la volupté l’un pour l’autre, l’un par l’autre.
G. Palante.

INDIVIDUALISTE/INDIVIDUALISME

* L’individualisme n’est pas une morale. Il est seulement la plus forte méthode morale que nous connaissons, la plus imprenable citadelle de la vertu et du bonheur.
H. Ryner.

* Le futur ne peut appartenir qu’à un individualisme  éthique dédié autant au bien commun qu’au soin de sa propre identité.
H. Nieper.

* Individualiste de la volonté d’harmonie, je pars volontiers de l’antique principe “connais-toi toi-même”. Apprends à ne pas confondre ta voix propre avec les bruits autoritaires que font les éducateurs, les tyrans politiques, religieux ou philosophiques; avec, qui les répète en les rendant naïfs, le vaste bêlement des troupeaux.
H. Ryner.

* L’individualiste ne nie pas les avantages du progrès. Il ne rejette pas systématiquement tout ce qui procède des conceptions modernes de l’existence. Il doit simplement se garder de sacrifier sa volonté d’être libre à une multitude d’agréments qui enchaînent l’homme bien plus qu’il ne le libèrent.
R. Munier.

* L’individualiste est celui qui nie, c’est-à-dire détruit, dans la mesure de ses forces, le principe d’autorité. C’est celui qui, chaque fois qu’il peut le faire sans dommage, se dérobe sans scrupule aux lois et à toutes les obligations sociales imposées. Il nie et détruit l’autorité, en ce qui le concerne personnellement; il se rend libre autant qu’un homme peut-être libre dans nos sociétés compliquées.
R. de Gourmont.

* Ce n’est pas d’avoir été individualiste, c’est de ne pas l’avoir été suffisamment que je me repens.
A. Gide.

* L’individualiste se méfie énormément de l’Organisation. Car l’individualiste se meut librement, spontanément. Il a pour adversaire l’Organisation, la mécanisation, la loi. L’individualiste est celui qui s’est émancipé de la conscience mécanisée, de “ce que pense le peuple”.
S. Russell.

* Si vous désirez une cuirasse invulnérable, restez en vous-même.
M. Imbard.

* Ce qui compte, c’est l’affirmation individuelle contre le groupe, l’analyse et la critique contre la tendance grégaire actuelle des peuples en sommeil. La force du nombre n’est que le résultat d’une léthargie personnelle qui peut devenir mortelle.
R. Offner.

* Depuis un certain nombres d’années, nous assistons à des campagnes remarquablement orchestrées, contre la notion d’individualité. Alors que tous les “autoritaires”, technocrates ou dirigeants abusifs ne rêvent que de “blocs compacts”, de troupeaux faciles à diriger, une prétendue science moderne vient affirmer que tous les hommes sont biologiquement identiques, que tout, dans leur vie, ne peut être qu’une question de milieu, de formation dirigée, d’adaptation à un conformisme social. Une fois admise cette négation de l’individualité et de son indispensable développement, il ne reste plus que la conception très simple d’un peuple-masse, à qui l’on ne peut proposer autre chose qu’une doctrine collective du bonheur. La foi en l’uniformité biologique de tous les individus a pour corollaire un nivellement social qui arrange admirablement les affaires des hommes “bizarrement exceptionnels” qui se cramponnent aux leviers de commandes. Tandis que la science progresse sans arrêt et que nous nous trouvons prisonniers d’une technique maléfiquement dirigée, nous sommes menacés d’une dangereuse régression qui tend à ruiner ce qu’il y a de meilleur en l’humain : son aptitude à une culture et à une originalité qui ne peuvent avoir de valeur que par le développement individuel.
Dr. Dumas-Gillet.

* Toutes les questions sont résolues quand je me décide à réfléchir par moi-même et sur moi-même. Je suis responsable devant ma conscience de tout ce qui se passe dans l’univers.
(Non signé)

* J’entends par individualisme, la doctrine morale qui, ne s’appuyant sur aucun dogme, sur aucune tradition, sur aucune volonté extérieure, ne fait appel qu’à la conscience individuelle. Ne nous livrons pas à l’autorité dès qu’elle a l’audace de se proclamer libératrice.  Sachons voir ce qui ricane sous le masque de promesse. Ce n’est pas la première fois qu’un mensonge de liberté entraîne les hommes vers les pires servitudes.
H. Ryner.

* L’individualiste ne connaît pas de lecture pernicieuse, il n’accepte ni ne rejette en bloc aucune théorie, trouvant partout à glaner quelque chose d’utile. Il ne craint pas d’accompagner Nietzsche dans sa poursuite des sommets, car le penseur allemand égrène au cours de la route de fortes vérités. Mais l’individualiste n’est pas un suiveur, non plus un esprit flottant que convainc la dernière parole entendue.
P. Hordequin.

INTELLIGENCE

* Les moyens de développer l’intelligence ont augmenté le nombre des imbéciles.
Oberlé.

* Il est heureux pour l’homme intelligent qu’on ne puisse toujours et rapidement le distinguer par sa physionomie de l’homme de la masse. D’ailleurs, cette impossibilité résulte surtout de l’incapacité de ce dernier. Autrement, les intelligents seraient assaillis par les gens de la masse et “mis hors d’état de nuire”. Car l’intelligence, apte à juger est, au fond, considérée comme nuisible par la masse.
M. Devaldès.

* Ce n’est pas parce qu’on est intellectuel qu’on est intelligent. Surtout de nos jours ou l’intellectualité est produite en série par une véritable industrie de l’enseignement et de l’information qui dispense les connaissances; et du même coup, les erreurs et les mensonges en boîte, à la chaîne, comme des conserves. Le traitement de masse des choses de l’esprit a rendu facile leur falsification, ce qui permet de mystifier plus aisément les pédants comme les ignorants.
S. Labin.

JUSTICE

* L’amour de la justice n’est en la plupart des hommes que la crainte de souffrir de l’injustice.
La Rochefoucauld.

* Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous feront blanc ou noir
J. de la Fontaine.

* On blâme l’injustice, non pas pour l’aversion que l’on a pour elle, mais pour le préjudice que l’on en reçoit.
La Rochefoucauld.

* Il vaut mieux se hasarder à sauver un coupable que de condamner un innocent.
Voltaire.

LIBERTE

* La liberté n’est pas un produit de la discipline. Elle n’est engendrée que par l’intelligence; et cette intelligence s’éveille en vous, vous l’avez déjà, dès que vous voyez que toute forme de contrainte est une négation de la liberté aussi bien intérieurement qu’extérieurement.
Krisnamurti..

* Jamais on a tant parlé de liberté et jamais pareille exaspération de l’instinct grégaire ne fut jointe à pareille abdication des peuples entre les mains de quelques conducteurs, anonymes ou reconnus, ces derniers les moins redoutables peut-être...
M. Girieud.

* Je n’ai aucune préférence en matière de religion et de politique car je ne suis inféodé à rien, je n’ai nulle sympathie pour la bigoterie et le sectarisme. L’ignorance qui établit des arbitraires enfante les préjugés, des croyances aussi bien du point de vue religieux que social.
M.


27/04/2008
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