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Vos rêves sont mes cauchemars


         VOS RêVES SONT MES CAUCHEMARS

      J’ai le goût du renoncement aux êtres lorsque parfois sonne le téléphone et que je ne réponds pas. Ou bien que l’on vienne frapper à ma porte et que je n’ouvre pas. Je ne veux pas que l’on sache où je suis ni même ce que je peux faire et je ne veux pas m’engager à rencontrer telle ou telle personne quand cette éventualité me fatigue. Quitte à perdre de très bons moments, quitte à ce que ce soit une personne très chère qui appelle ou sonne à la porte. Je préfère renoncer à toute communication et me cloîtrer tel un moine remettant sa capuche lorsqu’il est conduit par une sorte de tentation isolationniste.

          J’ignore si cela peut être dû à une forme d’insociabilité ou si je considère que la relation à l’autre est quelquefois beaucoup trop exigeante pour que je puisse l’assumer à tout moment. J’aime, et ce de plus en plus,  disparaître un temps comme pour mieux revenir. Je dois dire que la porte contre laquelle on frappe ou le téléphone qui frémit peuvent aller jusqu’à m’angoisser. Je pense qu’il y a de réels emmerdeurs, même parmi mes quelques amis qui, par leurs demandes constantes, ne peuvent pas imaginer à quels point ils peuvent importuner. Il leur est donc d’autant plus difficile de comprendre que l’on puisse parfois prendre des retraites salvatrices. Je m’offre le simple luxe de me désolidariser de ceux-là quelquefois  ; d’introvertir mon humanité et de ne pas daigner répondre par oui ou par non à quelques appels. Les importuns ne vont pas jusqu’à imaginer que l’on puisse fonctionner différemment parfois et sans doute considèrent-ils cela comme une marque d’ingratitude à leur endroit. La relation à l’autre semble exiger des conventions qu’il me semble nécessaire d’enfreindre. Si les importuns ne peuvent comprendre cela, ils sont toutefois contraints de faire avec à mesure que je me libère de leurs attentes.

          Quant à mes propres attentes, il me semblerait qu’elles soient en majeure partie axées sur le désir de d’abord m’entretenir avec la solitude plutôt que de me résigner à accepter la compagnie d’autrui qui peut m’être tout à fait désagréable. Il est de ces instants dans la solitude qui se suffisent à eux-mêmes. Je me désolidarise donc très volontiers et aucune cause, bonne ou mauvaise, ne peut faire changer cet état de fait. J’ai le toupet de me décommander quelquefois et ai assez d’hypocrisie, je le concède, pour trouver les prétextes les plus bidons afin que l’on me foute la paix. Quelque soit les conclusions qu’il faudra bien en tirer, il est un fait que ce qui m’intéresse plus que n’importe qui d’autre, c’est moi uniquement ; j’ai donc la folie d’éviter de plus en plus de faire des demandes pour qu’on ne m’en fasse point non plus. Il faut entendre qu’être un temps avec soi-même ne signifie en rien être contre l’autre ; non plus que cet autre vous indiffère. J’ai simplement le bon goût de vouloir être seul quand je le désire. Il n’y a là aucune pédanterie, ni de défaut d’arrogance et pas plus le désir de provocation Je ne demande à personne de le comprendre. Il n’y a rien à comprendre. Merci de votre incompréhension.

Dominique DAVID.




27/04/2008
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