Où sont les graffitis ?
Où sont les graffitis ?
La chose aujourd'hui s'appelle "tag" ; on l'a vu se former en verbe : le verbe "taguer" ! Ils recouvrent les murs et surfaces de toutes les villes. Ils sont gras, laids, uniformes et sont déversés sur n'importe quel support. Que ce soit sur des poubelles ou des monuments historiques, on les retrouve absolument partout où il est possible de les dégobiller.
Ils émanent bien évidemment de la culture débilitante des gangs U.S. qui d'un simple geste inscrivent leurs noms n'importe où pour signifier leur existence, de la même façon que les canidés pissant pour marquer leurs territoires.
Bien entendu, les mômes en France et partout font de même. Contre la poésie, l'humour et la pertinence que l'on pouvait retrouver dans les graffitis naguère, on retrouve des signes aujourd'hui, des surnoms et des dégoulineries incompréhensibles avec parfois le piètre loisir de lire quelques notes aux accents très proprement politisés mais toujours d'une consternante banalité qui, par ailleurs, s'allie tout à fait bien à l'orthographie employée.
Deux conclusions s'imposent : où les poètes sont morts, assassinés par les analphabètes ou la poésie est soluble dans l'analphabétisme en vigueur ; lequel est d'ailleurs tout à fait bien orchestré par le Pouvoir qui tient à ce que le populo soit d'une ignorance crasse.
J'ajoute à cela qu'il est plus facile aux employés de mairies de décoller les stickers discrets avec leurs messages efficaces et non polluants sur des panneaux électriques ou de stationnement mais peut-être aussi est-il plus démocratique de laisser se répandre de façon aussi vilaine les tags" des primates dans la ville.
Que dire aussi du grand coup de peinture sur les murs d'une prison lorsque quelqu'un m'avait pu émouvoir au larmes en y inscrivant : LIBERATION DE TOUS LES PRISONNIERS ET DE TOUTES LES PRISONNIERES ?...