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Je suis anarchiste individualiste

JE SUIS ANARCHISTE INDIVIDUALISTE

Contrairement à certains qui estiment que l'utilisation du vocable anarchiste est galvaudé, insignifiant plus aujourd'hui qu'hier, qu'il peut, pour des raisons toujours de paresse intellectuelle rebuter, qu'il demande trop d'exigences, je me l'approprie tout volontiers et très simplement.

          Je suis anarchiste parce que je crois en aucune sorte de gouvernement, croyant que l'autorité, d'où qu'elle vienne et sous quelque forme que l'on puisse la trouver, nuit au développement de l'individu.
          Je suis anarchiste parce que je ne crois pas, contrairement aux ultra-nationaux à la supériorité d'une race sur une autre ni, contrairement à la niaiserie démocratique, à l'égalité de tous en quelque idéal qu'on veuille bien la situer. Il n'est donc pour moi pas plus d'individus supérieurs qu'il n'y a d'individus égaux. Je pense qu'il est plus de différences d'un individu à une autre, qu'il n'y en aura jamais entre les races ou les genres.
          Je suis anarchiste parce que je ne me place sous l'égide d'aucun groupe, secte ou parti pour tracer mon chemin de vie. Je refuse de suivre comme je refuse d'être suivi ; mon chemin étant nécessairement différent du tiens. Ce qui n'exclue pas l'éventualité que l'on puisse s'y rencontrer.
          Je suis anarchiste parce que je n'ai à importuner personne qui agit, aime, raisonne différemment de moi. Aussi grotesque que puisse me paraître cet autre.
          Je suis anarchiste parce que je suis intéressé par la question de mon bien-être individuel. C'est ce à quoi aspire, à moins d'être un fou, tout individu, du reste. C'est que l'autorité se dressant sur nous, nous la repoussons toujours instinctivement, autant que nous le pouvons pour conserver notre bien-être. Je ne suis ni plaintif à l'égard du malheur d'autrui, ni envieux à l'égard de son bonheur. Si des affinités peuvent contribuer à élaborer des instants de plaisir, je suis bien entendu tout à fait disposer à oeuvrer dans ce sens sans être nullement un "libérateur" puisque je ne le suis que pour moi-même.
          Je n'ai jamais voté pour me choisir des maîtres et je ne saurais reconnaître comme anarchistes ceux qui, invariablement, se définissent comme tels et de temps à autre s'en vont déposer un bulletin dans l'urne dans l'espoir qu'une loi qui les intéresse puisse être votée ;  bien qu'ils prétendent n'avoir pas confiance aux malfrats qui prétendent gouverner... Il s'agirait d'être clair ! Il ne s'agit pas ici d'intransigeance de ma part mais je considère seulement que l'intégrité passe par le souci constant de la non concession ; dût-elle cette concession nous mener peu prou à une mieux-être sociale. Je ne suis pas tant critique sur les bonnes volontés des uns et autres mais bien de ce qui pourrait en résulter.
          Certains qui se veulent militants et qui sont attirés par les idées libertaires récusent l'anarchisme tout de même car ils sont trop confiants en l'élaboration de leurs programmes et en l'application de quelques lois qui mèneraient à bien leur projet. Ce sont des autoritaires qui, comme de juste, n'ont rien à voir avec l'anarchisme.
          Je rejoins Louis Lecoin disant à peu près ceci : Si une guerre permettait qu'il n'y en ait plus, je dirais quand même non à cette guerre.
 De même, si une loi pouvait permettre une amélioration sociétale quelconque qu'on ne compte pas sur moi pour voter en sa faveur ! Imposer quelque chose par le nombre, c'est l'imposer par la force. La force collective, toujours au mépris de la liberté individuelle. J'ai un profond dégoût pour tout ce qui aspire au fascisme mais tout autant au démocratisme ; l'un et l'autre n'étant, une fois là encore, des dictatures imposées par le nombre.
          Je n'ai pas de plan à tracer pour sauver l'humanité de son désarroi. Bien d'autres, toutes tendances confondus, ont déjà trouvés toutes les solutions sans jamais pouvoir les appliquer ce qui a générer du reste bien des conflits... Je suis un simple et complexe individu qui n'a besoin ni de drapeau, ni de groupe, ni de missel, ni de tenue vestimentaire quelconque pour s'affirmer. Et je ne crains pas d'être aussi parfois en contradiction avec moi-même sur quelque point que ce soit.
          Je suis anarchiste individualiste, en ce sens que je m'en remets à moi avant que de m'en remettre à qui que ce soit d'autres, n'ayant pas naïveté de me figer sous la tutelle d'un groupe ni n'attends de ce même groupe quoi que ce soit pour l'élaboration de mon propre bonheur puisque j'entends m'y affairer moi-même.
           J'aime ou je peux aimer celui qui choisi son propre chemin de liberté sans se référer à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. Dût-il cet individu être croyant, athée ou je ne sais quoi d'autres. Qu'il affine son particularisme, c'est parfait ! Ce qui est vrai en lui m'est préférable à toutes les postures et carriérismes militants hélas trop souvent fréquents. C'est en lui que je suis plus confiant plutôt qu'en un groupe qui usera de son pouvoir d'influence pour aliéner l'individu même avec toutes les bonnes intentions possibles.
          Enfin, l'anarchisme n'a pas de dogme à imposer. Il se situe là dans son refus simple et net de toute autorité. C'est à toi d'en prendre le chemin si ton tempérament t'y mène. Il n'est nullement pour ce faire de formation politique comme voudrait nous le faire savoir ceux qui ont cru bon de rejoindre une structure organisationnelle et qui, de temps à autre, s'offre le luxe d'un congrès annuel aussi piètre que fatigant.
          L'anarchiste individualiste s'en écarte en se situant sur un point non pas politique mais philosophique et avec raison, du reste... Seul et bien en lui-même. Aucune orthodoxie de l'anarchisme ne saurait se constituer. Quelques éléments de bases clairs et nets, le reste est bon pour la trésorerie des comptables de l'anarchie.
          J'entends parfois dire que les individualistes sont "peu efficaces", s'il faut être efficace, dans l'élaboration de la pensée anarchiste comme dans le militantisme. On peut considérer simplement que l'anarchisme n'a pas à être repensé après chaque période. Je sais ce que j'ai à faire et à vivre avec ou sans les camarades qui, par ailleurs, ne le sont nullement. Je tiens à être moi-même en toute circonstance et à m'appartenir en premier lieu. Je ne vous dois rien et vous n'aurez rien. Anarchiste individualiste ou acrate, il me paraît nécessaire de faire la nuance entre l'éphémère et fréquent enthousiasme et l'intensité sur la durée dans le temps. C'est ce qui s'appelle de la ténacité. A bon entendeur...

Dominique David.



04/05/2008
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