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Histoire chimique d'une tarte aux cerises de supermarché

I Histoire de la pâte

La farine:

Les grains de blé ont été enrobés d'un fongicide avant semis. Pendant sa
culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les
années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin
d'éviter la verse et une dose importante d'engrais : 240 kg d'azote, 100
kg de phosphore et 100 kg de potassium à l'hectare. Dans le silo, après
récolte, les grains sont fumigés au tetrachlorure de carbone et au
bisulfide de carbone puis arrosés au chlopyriphosmethyl. Pour la mouture,
la farine reçoit du chlorure de nitrosyl puis de l'acide ascorbique, de
la farine de fève, du gluten et de l'amylase.

La poudre levante:

Elle est traitée au silicate de calcium et l'amidon est blanchi au
permanganate de potassium.

Les corps gras

Ils reçoivent un antioxydant comme l'hydroxytoluêne de butyl et un
émulsifiant type lécithine.

II Histoire de la crème

Les oeufs

Ils proviennent d'un élevage industriel où les poules sont nourries aux
granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des
émulsifiants comme l'alginate de calcium, des conservateurs comme l'acide
formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu'elles puissent avaler tout ça
comme le glutamate de sodium. Elles reçoivent en plus des antibiotiques
et en particulier des anticoccidiens. Les oeufs avant séchage reçoivent
des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l'acide cholique et
une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

Le lait

Il provient d'un élevage industriel où les vaches reçoivent une
alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le
flavophospholipol (F712) ou le monensin-sodium (F714), des antioxydants
comme l'ascorbate de sodium (F301), l'alpha-tocophérol de synthèse
(F307), le buthyl-hydrox-toluène (F321) ou l'ethoxyquine (E324), des
émulsifiants comme l'alginate de propylène-glycol (F405) ou le
polyéthylène glycol (F496), des conservateurs comme l'acide acétique,
l'acide tartrique (E334), l'acide propionique (F280) et ses dérivés (F281
à E284), des composés azotés chimiques comme l'urée (F801) ou le
diurédo-isobutane (F803), des agents liants comme le stéarate de sodium,
des colorants comme F131 ou F142 et enfin des appétants pour que les
vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

Les huiles

Elles ont été extraites par des solvants comme l'acétone puis raffinées
par action de l'acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la
lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de
potassium et désodorisées à 160 0C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles
ont été recolorées à la curcumine.

La crème

Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme
l'acide alginique (E400).

III Histoire des cerises

Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre dix et quarante
traitements de pesticides selon les années.

Les cerises sont décolorées à l'anhydride sulfureux et recolorées de
façon uniforme à l'acide carminique ou à l'érythrosine. Elles sont
plongées dans une saumure contenant du sulfate d'aluminium et à la sortie
elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).

Elles sont enfin enduites d'un sucre qui provient de betteraves qui,
comme les blés, ont reçu leur dose d'engrais et de pesticides. Le sucre
extrait par défécation à la chaux et à l'anhydride sulfureux puis
décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l'alcool
isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.





09/05/2008
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